Le spot minus du mareyeur le plus cool de Paris

Gustave aime voir les choses en grand. Grandes idées, grands projets, grandes ambitions, grands restaurants. Tellement qu'il finit par oublier que tout ce qui est petit est mignon. Et parfois même d'une grandiose précision.

Comme sur les rares tables d’une cabane de mareyeur à peine ouverte et semblant avoir été reconstituée dans le labo d’un savant fou, tant on l’imaginerait en Normandie et non pas à Paris. Ce Mary Celeste à l'envers propose les cocktails au top de Margot Lecarpentier, ancienne de l’Experimental désormais chez Combat et surtout des assiettes débordant de multiples douceurs iodées à prix très abordables : huîtres, tarama d’oursin, crevettes, anguille fumée, rillettes de crabes et bulots de Granville absolument excellents car dessalés 7 fois donc pas baveux pour un sou et accompagnés de mayo et d'aïoli maison à tomber… Bulot Bulot c’est d’ailleurs le nom de cette adresse, également idéale pour manger des huîtres venues directement de chez le producteur, comme les Fine de Gouville/mer à 8€ les 6 ou les Belon de Cancale à 21€ les 6. L’anguille fumée qui tabasse à prix cadeau (8€ l’assiette, quand on en trouve dans le commerce à 18€ les 100 g) s'accommode bien d’un cool cocktail « 30&40 Tonic », un tonic revisité au pommeau, calvados et rhum avec un subtil goût de pomme (10 € comme les cocktails). Le cidre AOC du Cotentin se vend à 15€, le verre de chablis du Domaine de Prenant en culture raisonnée à 6 et le Sauvignon (toujours “raisonné”) à 4 petits euros. Le tout dans une cabane de pêcheur riquiqui avec toit en tôle ondulée comme chez les mareyeurs et la quasi intégralité des murs et du mobilier en bois brut non vernis. 17-20 couverts bien tassés transforment le spot en quasi table d’hôte branchée où l’on peut parler à ses voisins du dernier film qu’on a adoré ou simplement papoter avec le patron et le service souriant. Le spot de l’apéro du début 2018 aux Abbesses a la grandeur des petits.

Rosalie