D’où venez-vous ?
De Corse, d’une petite ville du nom de Sartène.
Pourquoi avoir choisi Paris ? Pourquoi ce quartier ?
Parce que j’ai épousé une Parisienne (rires) ! Pour le quartier, c’est une coïncidence de la vie. J’étais très content de tomber sur cet endroit, mais ce n’était pas prémédité. Il n’était pas prémédité que j’ouvre un restaurant non plus ; j’ai travaillé dans l’industrie pharmaceutique, vendu mes tableaux, j’ai eu un commerce de presse en Corse pendant 11 ans, j’ai été moniteur de plongée et je sors d’études de médecine. Le champs des possibles est immense, pour tout et pour tout le monde. J’ai encore bien des projets en tête.
Ce que vous appréciez le plus chez vos clients ?
La sympathie qu’ils me rendent en retour de ma sympathie. J’aime que les gens soient aussi bienheureux que moi. Le support de la pizza est apparu comme une évidence ; c’est un produit de convivialité et de partage. Grâce à la pizza, c’est un jeu et une joie de tous les jours.
La musique avec laquelle vous aimez cuisiner ?
Le rap hardcore, la musique classique, le reggae, Depeche mode. J’ai une aversion à la merde mais je n’ai pas de préférence à partir du moment où c’est de la bonne musique. C’est pareil pour le restaurant, il faut que ce soit un produit de super qualité. Sinon, ça ne rentre pas.
Votre héros ?
James Bond. Parce que tout ce que je fais, je le fais pour quelqu’un et que James Bond fait les choses avec élégance.
Ce à quoi vous pensez lorsque vous éteignez les fourneaux ?
Quand j’éteins les fourneaux, je pense au repos. J’ai monté ce restaurant par envie, par passion et pas une seule seconde ce ne fut une obligation. Quand je suis ici, je m’y consacre entièrement et je fais les courses à 5h du matin deux fois par semaine. Mais dès que je ferme la porte, je pense à tout autre chose. Quand je suis en vacances, j’oublie mon restaurant.
Les mots qu’il ne faut surtout pas vous dire ?
“Je n’ai pas aimé” avec mauvaise foi. Quand c’est vrai (cela arrive), ça me permet de m’améliorer, de retravailler la pizza en question. J’accepte la critique constructive, pas la critique destructive et l’animosité.
Le don de la nature que vous voudriez avoir ?
De la nature ? Je les ai tous ! Je ne pense pas avoir de réel don… J’ai peut-être du culot d’avoir un don. J’ai fait de la peinture par culot, ça fait 25 ans que je vends et que j’expose. J’ai monté ce restaurant par culot, j’ai été élu meilleure pizza de Paris par culot. Je conseillerais à tout le monde d’oser avec rien, juste du culot et un peu de volonté. Mais si je pouvais avoir un pouvoir, ce serait de respirer sous l’eau, comme les poissons.
Votre plus grande peur ?
Que mon fils tombe malade. Je n’ai aucune peur autour du restaurant, il a brûlé un mois et demi après son ouverture. Il peut rebrûler demain, c’est une expérience à laquelle j’ai su faire face. Ça arrive, c’est la vie.
Qui aimeriez-vous être, à part vous-même ?
Je suis très content de moi-même. Le bonheur, c’est de se satisfaire de ce que l’on a. Je me sens heureux ainsi.
Qu’est-ce qu’on ne trouvera jamais dans votre restaurant ?
Des mauvais produits, ou quelqu’un qui fait la gueule.
Votre plus grande fierté culinaire ?
Mes pizzas sont succulentes mais ma mousse au chocolat est terrible. C’est un héritage de ma mère, donc c’est ma plus grande fierté culinaire. Quel plat conseilleriez-vous à Rosalie si Gustave l’invite prochainement ? Une pizza évidemment. Rosalie étant une fille, je lui conseillerais la Margherita avec de la burrata fraîche et du basilic frais. Je pense que ça lui plairait.
Votre devise ?
Oser et rire. Osez, et riez.
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Colonna, créateur de pizzas
34 rue Lemercier, 75017 Paris
Tel : 01 83 76 03 68
Pizzas entre 12€ et 20€.
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