Rosalie n’a pas d’enfant à charge, elle ne porte plus de cartable depuis 1992 et a arrêté les goûters aux Princes il y a à peu près dix ans. Malgré ça, tous les 1er septembre, sans exception, Rosalie déprime. Affalée sur le canapé du salon, les yeux rivés sur un épisode de Joséphine Ange gardien, elle ose vous dire que ça lui met du baume au cœur.
Vous n’avez rien contre Joséphine, mais vous comprenez qu’il est grand temps de lui montrer que dehors il y a encore de la vie, même à la rentrée scolaire. Ça tombe bien parce qu’à Brochant vient d’ouvrir un bar qui devrait ranimer votre Rosalie. Un mec qui appelle son bar le Pignon, dans la rue Brochant, c’est juste un type bien. Sur la terrasse ensoleillée, chacun y trouve sa place. On se délecte de tapas maisons, pensés avec des produits frais, et de délicieux cocktails ou vins choisis avec adresse. Le ceviche de daurade contentera madame-déprime tandis que vous vous attaquez au Saint-Marcelin frais pimpé aux herbes et au jambon à la coupe. C’est tellement chouette que vous en avez oublié Rosalie, disparue depuis un bon moment déjà dans les 30m2 de la salle. Et dans son état, ça vous inquiète. Vous la retrouvez au babyfoot, déjà copine avec la salle entière. Il est mignon monsieur Pignon.
Gustave