Demain, c’est loin. Pas que vous doutiez un seul instant de vos sentiments pour Gustave, mais voilà, dès qu’il s’agit de se projeter, vous paniquez un peu. Alors qu’en fait, l’avenir ça se prépare.
Comme en réservant à La Poudrière, anachronisme niché au creux du fort d’Issy-les-Moulineaux, dont la large terrasse se révèle derrière les pierres guerrières d’autrefois, désormais demeures de jeunes pieds de vignes. Sur les tables, un menu canon (vous l′avez ?) concocté par Jaume Morera, ancien d’Akram, une carte des vins fournie comme un tir d’infanterie et un service sautillant viennent batailler autour de vos assiettes. Dedans, un merlan de bœuf-pommes grenailles à faire blasphémer un végétalien le midi ou un joli lieu noir-chorizo-ratatouille, le soir. Les menus changent autant que le quartier, futur bastion boboïsant du Grand Paris. Dans deux ans, les présidentielles se termineront à peine, le nouveau Star Wars sera carrément disponible en VOD, DiCaprio aura (peut-être) enfin gagné un Oscar et on parlera d’Issy-Les-Moul’ comme d’un nouveau Montreuil et de la terrasse ensoleillée de La Poudrière comme d’un classique. En fait, c’est sympa de se projeter.
Rosalie