Un bar caché comme au temps de la prohibition
Votre argument est béton. « Non Gustave, je ne suis pas en retard, on ne peut pas être en retard à un endroit qui n’existe pas. » Boum. Parce que oui, le Moonshiner n’a pas ce qu’on pourrait appeler pignon sur rue. Pour découvrir ce bar du style de ceux qui fleurissaient durant la prohibition, il vous faut d’abord entrer dans la pizzeria Da Vito, rue Sedaine dans le 11ème, à quelques encablures de la place de la Bastille, puis traverser la salle jusqu’aux portes d’un frigo. Vous en ouvrez une et Gustave vous suit, tellement interloqué, qu’il pousse lui-même la seconde. Qu’il se rassure, derrière, c’est un speakeasy. Un bar caché où vodka, whisky, rhum et mezcal ont remplacé les regina et autres quattro fromaggi.
L’intérieur du Moonshiner semble avoir été conservé dans une capsule temporelle. Sales coups, braquages, tonneaux de gnôle cachés dans une vieille Ford dont Eliot Ness n’a pas encore chopé le numéro, tout ici sent l’Amérique des personnages de Cagney et Bogart. Séduit, Gustave arrête de faire la gueule et tente de jouer au mignon en allant vous chercher un verre. A la carte de ce bar caché de Paris, des grands classiques de la mixologie tel le Old Fashioned, un bourbon que l’on peut agrémenter du bitter de son choix, et des cocktails plus atypiques comme le Salvia Cosmo à base de vodka infusée à la sauge, curaçao, jus de Cranberry, citron vert et baie rose. Pour vous, il opte pour le Dragoncello, une mixture composée de gin, feuille d’estragon et miel de bruyère. Histoire d’adoucir vos rapports. Vous avez beau apprécier le geste (et le cocktail), vous n’êtes pas dupe de ce soudain retournement de veste. Ca ne prend pas. Vous êtes incorruptible.
Rosalie