Le vrai drame de l’Euro, c’est que Gustave n’arrive plus à manger portugais. Autrefois une de ses cuisines préférées, la gastronomie lusitanienne lui fait désormais systématiquement penser à cette terrible défaite en finale. Vous avez beau ne pas comprendre qu’on puisse atteindre de tels sommets de tristesse pour du football, le garçon vous fait de la peine.
Et, selon votre expérience, rien n’est plus efficace, pour conjurer le sort, qu’un peu de thérapie de choc. Sans le prévenir, vous le conduisez donc jusqu’à chez Passarito, super petit resto portugais déniché dans le XIe. Une décoration tout en bois, pigmentée, avec goût, d’une mosaïque au sol et au mur (jusque dans les toilettes), vous accueille. En face de vous, un bar authentique, où le patron franco-portugais propose une cuisine à son image : plats du terroir élaborés avec des produits de saison et faits maison. Contraint de se réconcilier avec sa cuisine adorée, Gustave opte pour une soupe de kale au chorizo et un hadok tout frais. Vous choisissez l’œuf en cocotte au foie gras suivi du tartare de tomates. L’amitié extra-footballistique continue avec une belle sélection de vins français et portugais pour tous les budgets. Gustave adore, oublie presque le poteau de Gignac et vous voit l’emmener dans la conserverie et la cave de Passarito pour décider, ensemble, de quels délices portugais vous ramènerez à la maison. On ne peut pas rester fâché avec un pays qui cuisine d’aussi belles choses.
Rosalie