Le Bouillon Chartier débarque à Montparnasse

Gustave est précieux. Maniaque. Borderline obsessionnel. Il passe 45 minutes à choisir sa tenue tous les matins, il repositionne le cadre de l’entrée à chaque fois qu’il passe devant, il pose 48 questions aux serveurs à chaque dîner… Bref, le type est pénible.

Sauf que de temps en temps, il a besoin de réconfort. De simplicité. De se sentir pris en main. Comme au Bouillon Chartier qui vient de se dédoubler à Montparnasse. Une adresse légendaire qui tient debout depuis 1858 et qui vient de revenir dans la famille Chartier. Le style de l’époque, lui, est resté, le bouillon étant même inscrit au répertoire des Monuments Historiques. Les garçons de café sont vêtus de blanc et noir, on vient vous placer à votre table, le style reste Art déco, fait de grands miroirs, de lampes-boules, d’assiettes à carreaux, de peintures murales… Ça en jette, c’est beau et, surtout, ça rappelle à Gustave ses déjeuners avec sa mamy quand il était petit. La carte aussi joue à la madeleine, proposant ses classiques, une dizaine de plats, d’entrées et de desserts tels que les œufs mayo à 2 balles, les carottes râpées vinaigrette à 1 €, les crevettes roses-mayonnaise à 3,90 € et le poireau-vinaigrette à 3 €. En plat, le délire franchouillard continue avec une choucroute alsacienne, un pied de porc grillé et ses pommes frites, un pavé de rumsteck sauce au poivre et frites ou une daurade royale sauce vierge et pommes de terre à l’eau. En dessert : mousse au chocolat maison, baba au rhum, chou chantilly (on a calculé, si vous prenez les plats les moins chers, vous vous en sortez pour entrée-plat-dessert à une addition à 12,80 € !!). Typique, très peu cher, pas forcément exceptionnel gustativement, mais la forme l’emporte sur le fond et Gustave n’est jamais aussi heureux que lorsqu’un serveur vient noter la commande sur un coin de nappe en papier.

Rosalie