Finalement, vous êtes plein d’a priori. Rosalie vous entraîne dans le quartier de la rue de la Roquette et vous vous dites “olala, encore un bar bruyant” alors que vous vous arrêtez devant un troquet qui ne paye pas de mine, grand bar où s’attabler et petites tables en bois. A priori #1 : détrompé.
Vous poussez la porte et forcément vous vous attendez à la playlist à base d’Aznavour, Léo Ferré et autres chanteurs à la papa, quand les enceintes Devialet déversent un rap old school qui vous réchauffe. A priori #2 : dézingué. Derrière le bar, en voyant ce grand chef anglo-saxon couvert de tatouages que vous auriez plutôt imaginé sur un terrain de rugby, vous imaginez qu’il va vous envoyer des gros morceaux de barbaque arrosés de bière, alors que c’est une série de petites assiettes délicieuses et aux goûts fins qui se succèdent devant votre nez. A priori #3 : atomisé. S’enchaînent des produits simples magnifiés en quelques gestes, comme les coques déglacées au vin blanc et leur charcuterie italienne, la seriole qui fond dans la bouche, le bœuf assaisonné à l’asiatique, la caille avec beurre persillé et aïoli et son kale revenu dans le jus de la caille, ou la tatin de figue et ricotta fumée et mousseuse et son feuilletage croustillant. En passant le doigt sur l’assiette pour attraper les dernières miettes (oui vous êtes comme ça vous), vous réalisez que, finalement, ça ne sert pas à grand-chose, les a priori.
Gustave
Le grand tatoué et ses petites assiettes
Paname Délices |
22 Novembre 2024