En vacances, vous avez mis votre cerveau sur off. Point de culture à l’horizon ou si peu (qui lit Kundera sur la plage ?). L’heure est au décrassage de neurones. Mais avec votre agenda aussi noirci qu’une toile de Soulages, faut-il encore trouver quand. Rosalie, qui a plus d’un pinceau dans sa trousse, vous a dégoté 5 expos accessibles en soirée. Sans finir gardien de nuit.
Gustave
1- Magritte : nom d’une pipe
Ceci n’est pas une pipe. Avec Magritte, on peut se demander si c’est du lard ou du cochon. Sauf grave incompétence de votre ophtalmo, c’est bien une satanée pipe représentée sur son tableau La Trahison des images de 1929. René Magritte vous aurait rétorqué : « Essaie de tirer dessus pour voir ». De l’humour belge ? Non, du surréalisme. Pour lui, l’art est d’abord matière à réflexion. Génie de l’enfumage ou génie tout court ? A vous de juger avec la centaine d’œuvres du maître présentée au Centre Pompidou. Dans le lot, il y a aussi Les Amants, le tableau préféré de Rosalie.
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René Magritte, La trahison des images
C′est ici
Au Centre Pompidou
Du 21 septembre 2016 au 23 janvier 2017
Nocturnes jusqu′à 23h tous les jeudis soirs, et tous les lundis soirs à partir du lundi 5 octobre. Sinon, de 11h à 21h (fermé le mardi)
Tarifs : 14 €
2 - Un belge cerné par les Mexicains
Quel lien entre Hergé et le Mexique ? Tintin et les Picaros, dernier album des Aventures de Tintin qu’il a achevé en 1976 et dont l’histoire se déroule dans l’État imaginaire du San Theodoros en Amérique du Sud ? Non, ils sont tous les deux à l’affiche du Grand Palais cet automne. D’un côté, le père de la BD européenne, de l’autre la fine fleur de la création mexicaine de 1900 à 1950, avec votre couple chouchou Diego Rivera et Frida Kahlo. Partisane du non-choix, Rosalie a pris un billet jumelé pour vous éviter de trancher. Et être en mesure de citer plus de deux noms d’artistes mexicains à la sortie. Comme le papa de la célèbre houpette qui, lui, était un vrai amateur d’art.
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Mexique. 1900 – 1950 du 5 octobre 2016 – 23 janvier 2017 c′est là
Hergé du 28 septembre 2016 au 15 janvier 2017 c′est ici
Au Grand Palais
Nocturne le mercredi jusqu’à 22h. Sinon tous les jours de 10h à 20h (fermé le mardi)
Billet jumelé : 23 €
3- Cy Twombly, les formes et les fleurs
C’est l’expo la plus attendue de la fin d’année : la rétrospective de l’œuvre de Cy Twombly, qui retrace l’ensemble de la carrière de l’artiste américain mort en 2011. Difficilement rattachable à un mouvement particulier, Cy s’est baladé les mains libres entre photo, peinture, sculpture et graffiti pour toute sa vie explorer divers thèmes majeurs de l’art, comme l’opposition entre abstraction et figuration, la psychanalyse, le texte en peinture, l’héritage des anciens ou le primitivisme. C’est coloré, vivant, émouvant. Ça serait un crime de passer à côté.
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Cy Twombly, rétrospective c′est dans ce coin
Du 30 novembre 2016 au 24 avril 2017
Nocturne le jeudi jusqu’à 23h. Sinon de 11 à 21h tous les jours sauf le mardi.
Tarif : 14 €
4- L’anti-mode selon Louis Faurer
Avec Richard Avedon à la BNF et Herb Ritts à la MEP, vous redoutez les leçons de mode de Rosalie. Malin, vous lui suggérez l’expo sur Louis Faurer à la fondation HCB. Lui aussi a été un grand photographe de mode (Harper’s Bazaar, Elle, Vogue...). Mais c’est surtout l’outsider du groupe. Car la mode, ça ne l’a jamais vraiment botté. Comme vous. Ce qui le fascinait, c’était ces anonymes des grandes villes à l’air un peu paumé dans la foule. La mélancolie et la solitude urbaine, il les traque dans le New York des années 1950 et 1960. Mais ses clichés pourraient être pris à Paris aujourd’hui. Un indémodable.
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Louis Faurer c′est ici
A la fondation Henri Cartier-Bresson
Du 9 septembre au 18 décembre 2016
En nocturne gratuite le mercredi de 18h30 à 20h30. Sinon du mardi à dimanche de 13h à 18h30, le samedi de 11h à 18h45 (fermé le lundi)
Tarif : 8 €
5- Faire le Grand 8
C’est le « buzz culturel » de l’été. Sur vos fils Facebook, Insta et Twitter, images et reportages sur l’expo de street-art Le Grand 8 défilent depuis des semaines. De l’art de rue, vous en voyez à chaque coin de bitume. Alors pourquoi se rendre à Malakoff ? Primo, parce que vous refusez de verser dans le cliché du Parisien cloîtré dans ses 20 arrondissements. Secundo, ce que vous avez lu, entendu et vu au sujet de ce hangar reconverti a piqué votre curiosité. Des graffs sur un mur, vous connaissiez. Mais du street art en 3D, nettement moins (pas du tout en fait). Et à 3 € l’entrée, et un bar aux consos encore moins chères, vous auriez tort de rester dans l’ignorance.
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Le Grand 8 à La Réserve Malakoff c′est là
Du 1er juin au 30 octobre 2016
Nocturnes du mercredi au dimanche de 14h à 20h (bar ouvert jusqu’à 22h). Sinon, le mardi de 14h à 18h.
Tarif unique : 3 € (1re entrée gratuite pour les Malakoffiots)