Magna, l’Italie qui se mange avec les doigts

Vous êtes un peu fatiguée de traiter la pizza comme du caviar qu’on mange dans une coupelle d’or, de la respecter plus que la reine d’Angleterre. La pizza, vous le rappelle Gustave, c’est avant tout de la street food, un truc qu’on mange dans la rue au milieu de la soirée, avant d’aller à un spectacle, en sortant d’un apéro. Un truc qu’on mange avec les doigts, au risque de finir avec du fromage sur le visage, parce que c’est ça qui est bon. Un truc qui a du goût. Et pour ça, il faut revenir aux sources.

C’est exactement le projet du chef Julien Serri, ancien graphiste-comédien-agent immobilier devenu pizzaiolo, un Franco-Napolitain qui a mis tous ses cheveux sur son menton et qui entend renouer avec les origines de la napolitaine dans sa petite échoppe du 9e arrondissement. Pour rééduquer les bobos, il propose chez Magna deux types de pizza à emporter (ou à manger sur les 2-3 tables sur place) : la pizza portafoglio, “en portefeuille”, servie déjà pliée dans son cornet, et la pizza rotolo, roulée comme un wrap italien, toutes deux faites avec une pâte fine et moelleuse. Vous prenez la portofoglio Antica mortadella à la mozzarella fior di latte, salame rosa (ancêtre de la mortadelle), pesto de pistache et huile d’olive bio infusée à la bergamote, pendant que Gustave s’envoie la pizza rotolo Braccio di ferro à la mozzarella fior di latte, mélange de jeunes pousses, ricotta fumée, pancetta cuite vapeur de chez Bedogni, ricotta au cotto di ficchi et noisette IGP du Piémont. Pour le dessert Gustave voulait partager, mais hors de question de lui donner un bout de votre Stracciatella de pizza torrone (bâtonnet de pâte à pizza, crème de turron maison, brisure de nougat). Il en profite pour vous tenir à l’écart de sa Rotolò Rocco à la pâte à tartiner bio Téo&Bia, noisette IGP du Piémont et baba au rhum.

Rosalie