Monsieur Caramel : le salon de thé coréen parfait

Vous n’avez rien contre votre tante qui parle un peu fort et vous demande sans cesse de lui resservir du Jurançon. Vous n’avez rien contre votre grand-père qui ne sait pas si vous avez 5, 15, 25 ou 35 ans et vous file des petites taloches sur la joue toutes les 5 minutes. Vous n’avez rien contre vos parents qui s’engueulent dans la cuisine ou contre vos nièces qui hurlent en courant autour de la table. Non, vous n’avez rien contre personne. Ce que vous avez, c’est quelques jours avant le dîner de Noël. Quelques jours de paix avant de retrouver tout ce monde. Ne les gâchez pas.

Filez chez Monsieur Caramel, pépite planquée derrière une grande porte vitrée dans le no man land’s entre la mairie du 18e et la porte de Clignancourt. Ici vous serez tranquille comme personne n’a jamais été tranquille. L’endroit est minus, 5 tables max, un buffet ancien, quelques étagères Art déco, une vieille balance à thé dorée, voilà pour la jolie ambiance installée par Yohan Kim, le boss du spot, ancien de chez Joël Robuchon. Il faut choisir l’une des 15 chaises dépareillées et rêver au son des quelques vinyles d’ambiance de Billie Holiday… Commencez par les caramels maison à la vanille, à la fleur de sel, à la pistache ou aux épices d’hiver, souples en bouche et délicieusement fondants (80cts le caramel, 9,5€ les 12), puis enchaînez sur l’incroyable infusion coréenne au coing et miel (4,50€) et de vrais morceaux de coing dedans : sucrée et apaisante « pour les maux de gorge, les problèmes névralgiques et articulaires ». Dans le même genre, l’infusion au riz soufflé donne vraiment l’impression de se plonger dans un bol de pop corn. Le tout servi avec une petite madeleine à l’orange absolument parfaite. Ouvrez ensuite votre bouquin, commandez un gâteau « macadam chocolat » à péter un boulard. 2 heures de réconfort au milieu de nulle part.

Gustave