Ce week-end, à Paris, vos amis moins inventifs vont faire de la voiture. Beaucoup de voiture. Et que je roule vers ce bar à brunch branchouille. Et que je vais en soirée dans le XIIe. Et que je mets une heure à me garer. Et que je vais chercher ma voiture à la fourrière le lendemain (les places zébrées en double rayures verticales perpendiculairement à l’axe du trottoir sont INTERDITES les jours de pleine lune. Tout le monde le sait ça…).
Pendant ce temps-là, vous et Gustave serez dans le train. C’est calme, rapide, propre et le conducteur a la charge de garer le véhicule. Parfait. D’autant qu’on s’imagine souvent qu’un aller/retour dans la journée coûte une blinde alors que pas du tout. Pour 40€ seulement, vous voilà à Nantes en moins de deux heures et demie. Envoyez le programme.
11h06 : Arrivée sous un soleil de plomb. Normalement, ce samedi, il ne pleut pas sur Nantes. Dans tes dents Évelyne Dhéliat.
11h20 : Pourquoi aller à Nantes ? Certainement pas pour prendre le tramway ou serrer la main de Jean-Marc Ayrault. Ça, on peut le faire à Paris. Au contraire d’une promenade au travers des stands du marché Talensac, une exclusivité mondiale, uniquement disponible en Loire - Atantique depuis 1829. Le fromager (Beillevaire) est gargantuesque, les étals de poissons et crustacés superbes et la “Petite Boulangerie” idéale pour s’envoyer un gâteau nantais en guise de petit dej’.
Marché de Talensac
Rue Talensac
02 40 20 59 98
12h15 : Point “Paris”. Vous checkez Facebook et Instagram pour prendre des nouvelles. Une moitié de vos amis semble regarder le dernier DVD de Foresti, quand l’autre est partie bruncher (inattendu), comme en attestent les photos (avec filtre “première guerre mondiale”) de leurs omelettes norvégiennes sur lit de fraises écrasées au concombre nord-coréen. Et vous ? Vous êtes tout simplement en haut du Lieu Unique, feu-biscuiterie LU, reconvertie en espace d’exposition/ café/ restaurant/ librairie/ hammam et terrasse-transat au bord du canal Saint Félix. A votre retour en capitale, ils vous parleront du sketch sur les poussettes (inattendu). Vous leur parlerez de Ryoji Ikeda, artiste japonais ultra cool, actuellement exposé au Lieu Unique.
Lieu Unique
2 Quai Ferdinand Favre
02 40 12 14 34
lelieuunique.com
13h45 : Après s’être nourrit l’âme, il faut s’occuper de l’estomac. Rendez-vous à la crêperie “La Gavotte”, jolie enseigne nichée dans le coeur historique de Nantes. Là-bas, on ne vient pas pour les rideaux au point de croix, mais pour l’ambiance d’habitués, les galettes et les crêpes à base de farine bio. Dont l’HallucinNantes (humour de Loire-Atlantique, faites pas attention), une crêpe aux éclats de petit beurre LU, caramel et glace au sablé breton. Le genre de dessert qu’on a envie de manger. Pas de prendre en photo.
La Gavotte
25 Rue Voltaire
02 40 69 15 52
15h05 : Arrivée au HAB, le Hangar à Bananes. Cet ancien entrepôt de bananes et fruits exotiques importés d’Afrique, construit à la fin des années 40, a été reconverti en galerie d’art contemporain en 2007. C’est donc, après le Lieu Unique, le second espace “transformé” de Nantes. Une ville qui sait se remettre en question. Il est là votre prochain statut Facebook.
HAB Galerie
21 quai des Antilles
02 28 08 77 28
16h15 : On quitte le HAB, on traîne le long des hangars transformés en restos, et on prend notre temps pour rejoindre le centre, à pied, bien sûr. On se perd dans les ruelles, mais on arrive presque par miracle au superbe Cours Cambronne, un square ombragé juste ce qu’il faut, et entouré de petits immeubles néo-classiques. Chercher l’ombre l’ombre alors qu’on est (presque) en Bretagne, c’est peut-être ça l’ultime coquetterie.
16h50 : Commencement de la dernière ligne droite avant le train. Premier check point, La Cigale. Ici pas de concert, mais une brasserie Art Nouveau, classée monument historique, où commander deux verres de Muscadet. Trop tôt ? Certainement pas.
La Cigale
4 Place Graslin
02 51 84 94 94
Second check point : La Maison Lemaître, une épicerie fine de laquelle rapporter des caramels beurre salé à grignoter dans le train, et une bouteille de Gros Plant du pays nantais, un blanc plus sec que le Muscadet, pour le prochain apéro.
Maison Lemaître
12 Rue de la Paix
02 40 47 04 12
Troisième check point : La Librairie Coiffard, vieille de presque cent ans et dont les antiques rayonnages en bois, et les vitrines style 1900 valent le coup d’oeil. Pendant ce temps-là, vos amis sont à la FNAC de la Défense. Nous n’avons pas les mêmes valeurs.
Librairie Coiffard
7-8 Rue de la Fosse
02 40 48 16 19
Site Web
18h20 : Avant d’arriver à la Gare, petite pause devant le château des Ducs de Bretagne, à qui il aurait été compliqué d’expliquer qu’ils étaient en réalité les Ducs de Loire-Atlantique. C’est vieux, c’est beau et ça inspire.
Château des Ducs de Bretagne
4 Place Marc Elder